Le « wax », signifiant « cire » en anglais, tire son nom de sa technique de fabrication mise au point au XIXe siècle par les anglais et les hollandais : il s’agit d’un tissu 100% coton qui est imprimé sous cire, à l’aide de rouleaux de cuivre sur lesquels sont gravés les motifs. Cette technique a évolué, et la cire a depuis été remplacée par la résine.
L’histoire du wax remonte au XIXe siècle, lorsque les anglais et les hollandais, alors présents comme anciens colons en Indonésie, imitent les motifs des étoffes de Java appelées Batik, par des imprimés obtenus à l’aide d’une technique plus rapide et moins couteuse. Ces imprimés européens ne plaisent pas du tout aux puristes du Batik. Toutefois, les guerriers Ashantis (originaires de l’actuel Ghana), recrutés par leurs colons Néerlandais en Indonésie, retourneront en Afrique avec ; entre autres, du batik, et ces étoffes plairont énormément aux Ashantis. C’est ainsi que l’idée est venue aux anglais et aux hollandais, d’adapter les motifs imprimés sur le « imitation de batik » au marché de l’Afrique de l’Ouest. Le succès sera quasi immédiat.
Pendant plusieurs décennies, les wax hollandais et anglais seront l’étoffe des riches africaines, un moyen de « porter » sa réussite sociale avec des couleurs flamboyantes, mettant en valeur des motifs inspirés de la société africaine et ayant chacun leurs noms et significations données spontanément par les clientes. Le commerce du wax créera aussi de grandes fortunes en Afrique, telles que celles des fameuse Nana Benz du Togo, ces femmes d’affaires dont l’activité principale était le commerce du Wax hollandais, entre les années 1960 à 1980.
Le Wax est devenu un symbole de la mode et de l’identité africaine, partout dans le monde, et il a quitté les garde-robes pour s’imposer aussi dans la décoration intérieure, du mobilier aux accessoires.
Vlisco, principal fabricant du fameux wax Hollandais, domine encore aujourd’hui le marché du Wax en Afrique, malgré l’émergence de plusieurs usines de fabrication de Wax « Made in Africa ».
Bien sûr, le Wax hollandais, anglais et africain ont tous aujourd’hui un concurrent commun, le Wax Made in China, qui commence à être de très bonne qualité, tout en ayant un cout très bas !
Face à cette suprématie du WAX dans l’identité africaine, une nouvelle vague de résistants a vu le jour : ceux qui veulent valoriser les vrais tissus traditionnels africains, qui tirent leurs origines de notre histoire. Le WAX sera difficile à détrôner, mais il ne fait pas l’ombre d’un doute que l’Afrique a aussi ses propres textiles qu’elle est maintenant prête à porter et exporter, fièrement.