Le Sosso Bala (« balafon du Sosso » en malinké) est un balafon sacré historique conservé dans le village de Niagassola, dans la préfecture de Siguiri (Région de Kankan). Ce balafon est réputé être le premier de tous les balafons, le balafon originel, l’étalon dont tous les autres ne sont que des copies.
Histoire mystique
D’après l’épopée de Soundiata, transmise par la tradition orale Mandingue, cet instrument daterait au moins du début du XIIIe siècle et aurait été la propriété de Soumaoro Kanté, roi du Sosso.
Un jour, au cours d’une de ses promenades, Soumaoro serait rentré en contact avec des génies qui lui montrent un fantastique instrument qu’il n’a encore jamais vu. A son retour, il se met au travail et le reproduit. Le balafon du royaume Sosso, le Sosso-Bala est né.
Soumaoro Kanté ne partage pas toutefois pas son nouvel instrument, et nul autre que lui n’a le droit de toucher au sosso bala.
Au cours d’une de ses batailles, Soumaoro Kanté capture Diakouma Doua, le griot de Soundjata et le garde prisonnier à sa cour.
Un jour qu’il rentrait d’une partie de chasse, Soumaoro aurait entendu au loin le son de son bala, et rentra immédiatement pour châtier l’audacieux qui avait osé enfreindre l’interdiction.
Un jour qu’il rentrait d’une partie de chasse, Soumaoro aurait entendu au loin le son de son bala, et rentra immédiatement pour châtier l’audacieux qui avait osé enfreindre l’interdiction.
Mais sa colère s’estompa dès qu’il arriva près du griot, impressionné par son talent tandis qu’il jouait de cet instrument pour la première fois. Pour sauver sa tête, Diakouma aurait aussitôt improvisé des paroles élogieuses pour Soumaoro Kanté, accompagnées du son mélodieux du balafon. Mais sa colère s’estompa dès qu’il arriva près du griot, impressionné par son talent tandis qu’il jouait de cet instrument pour la première fois. Pour sauver sa tête, Diakouma aurait aussitôt improvisé des paroles élogieuses pour Soumaoro Kanté, accompagnées du son mélodieux du balafon.
C’est ainsi que, toujours selon la légende, Soumaoro Kanté dit au griot : on t’appellera dorénavant Bala-fo-Fassakè Kwatè, signifiant Fassakè Kwatè le joueur de balafon, origine du nom Bala Fassakè Kouyaté.
Après sa victoire contre Soumaoro Kanté lors de la bataille de Kirina, Sunjata s’attribuera l’instrument et en confiera la garde à Bala Fasséké Kouyaté.
Le balafon deviendra peu à peu l’instrument privilégié de toutes les grandes cérémonies.
A la mort de Bala Fassèké les sages attribuent l’instrument à son frère le plus âgé, suivant la règle de primogéniture.
Depuis, il est toujours resté entre les mains de la famille Kouyaté et des descendants de l’illustre griot.
L’emplacement de ce balafon a changé au cours des temps, étant régulièrement déplacé entre les actuels Guinée et Mali. Il se trouve aujourd’hui en Guinée, dans le village de Niagassola, non loin de la frontière entre les deux pays. Il y est conservé par les descendants de Balla Fassakè Kouyatédans une case sacrée, sous la responsabilité du patriarche qui porte le titre de balatigui (« maître du balafon ») et qui n’en joue que pour enseigner aux enfants ou dans des occasions particulières.
Reconnaissance de l’UNESCO
En 2001, l’UNESCO a proclamé parmi les « chefs-d ’œuvres du patrimoine oral et immatériel de l’humanité » l’espace culturel du Sosso Balla, incluant l’instrument et les traditions orales et musicales qui y sont liées. En 2008, il a été inscrit sur la liste représentatrice du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
En août 2018, un bâtiment a été inauguré à Niagassola par Sanoussy Bantama Sow, ministre guinéen de la Culture, des Sports et du Patrimoine historique, pour abriter le Sosso Bala.